Elizabeth Fournier et Thomas Ka ont fondé ensemble la société « En toute élégance » qui dispense des cours de savoir-vivre, pour 350 € la demi-journée.
Leurs clients ? Quelques particuliers soucieux de mieux se tenir dans le monde, mais surtout des directions d’entreprise, alarmées par le sans-gêne de leurs salariés, souvent par leurs propres clients, de leurs manières en réunion ou en repas d’affaires.
Le cours débute avec les basiques : On ne dit pas « Enchanté » au premier contact, et, pour se présenter, on ne dit pas « Chedid Mathieu » mais « Mathieu Chedid ».
Ensuite, les questions se corsent. Lorsque l’on présente 2 personnes l’une à l’autre, par laquelle commencer ? : La moins importante sur l’échelle sociale se présente à la plus importante, ou le plus jeune au plus âgé. Ca OK. Mais si la personne moins importante est une femme ? Alors tout s’annule, on commence par la femme, sauf si, face à elle, il y a un ministre.
Quand on fait une erreur, on ne dit jamais : « Veuillez m’excuser… » car on n’oblige pas quelqu’un à vous excuser. On dira « Je vous prie de bien vouloir m’excuser… »
Vient ensuite le chapitre mail : on ne commence pas par un vulgaire bonjour, mais par un « Cher Mr Nicolas » ou un « Monsieur », et, non, on ne bannit pas le « Cordialement » final pour un « Bien à vous », qui ne veut rien dire.
Il est temps de passer à table. C’est le moment où Elizabeth demande aux élèves de dresser le couvert et découvre en général toutes sortes de combinaisons non conformes : « Beaucoup doivent réapprendre le b.a.-ba, couteau à droite, fourchette à gauche. » Il ne faut jamais dire « bon appétit ». « Avec le « A vos souhaits », c’est l’expression que l’on prend pour de la bonne éducation, alors qu’elle signe un manque de savoir-vivre », confirme Elisabeth. On attend un peu avant de déplier sa serviette, et, si notre invité est mal élevé et commande entrée, plat, dessert, la bienséance exige que nous fassions de même.
Vient ensuite le raffinement du détail : le foie gras qu’on ne mange qu’à la fourchette, le beurre qu’il convient de poser et pas étaler sur le pain, et la main qu’on ne pose jamais sur le verre pour refuser le vin. Quant au téléphone, il est éteint et dans la poche, cela va de soi.
Vient l’épineuse question de la conversation. Celui qui invite a pour obligation de l’entretenir. Il y a des pays où le repas d’affaires commence tout de suite par les affaires. En France, cela ne se fait pas. On lance d’abord la conversation sur d’autres choses avant d’entrer dans le vif du sujet.
Mais de quoi doit-on parler ? Elisabeth est claire : ni religion, ni enfants, ni politique, ni sexe. On choisit des sujets neutres, qui ne vous exposent pas. La formatrice conseille de parler de gastronomie ou de voyage.
SOURCE : LE POINT
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