"Lancer un humoriste, c'est lancer un produit" selon Jean Marc Dumontet, propriétaire de quatre théâtres parisiens. Parmi ses poulains : Nicolas Canteloup et Alex Lutz.
Si les joyaux Gad Elmaleh, Florence Foresti ou Franck Dubosc brillent sous les projecteurs, c'est grâce à des dizaines de producteurs de l'ombre. Christophe Meilland, patron de Houlala production raconte : "Pendant des années, j'ai fréquenté les petites salles à raison de deux spectacles par jour". C’est comme ça qu’il a découvertun certain Baptiste Lecaplain.
Les producteurs ont une double casquette. D'abord, ce sont des conseillers artistiques. Ils font fumer les cerveaux de leurs poulains, réécrire des textes et surtout répéter ! Les plus grands sont tous passés par là. Nicolas Canteloup, c'est deux ans de travail acharné avant de jouer en public.
Ensuite, les producteurs sont là pour faire des chèques ! Fabriquer une star, ça coute de 150 à 300.000 euros. Tous les investissements (pubs, location des salles) sont à la charge du producteur. Il rémunère aussi sa recrue, même si la salle est vide. De 92 euros, le minimum syndical, à 1500 euros. Mais en règle générale, après 3 ans de travail, et si le prod a du flair, les humoristes deviennent de vraies machines à cash ! Franck Dubosc, Jamel ou Gad Elmaleh peuvent générer 1 million d'euro de bénéfice par an.
Le problème, c'est que beaucoup des poulains finissent par quitter leur écurie, souvent quand ils commencent à rapporter de l'argent. Et contrairement au foot, il n'y a pas de transfert, le producteur qui perd son humoriste, perd ses billes.
Source: Le Parisien magazine
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