Après les scandales de la viande de cheval et des
tartelettes contaminées, celui du poisson pourrait bientôt éclater : on a
appris la semaine dernière que 74 % des poissons vendus aux Etats-Unis étaient
mal étiquetées.
Bruno Parmentier, un expert qui porte bien son nom, nous éclaire. Pour cet ex-directeur de l’Ecole supérieur d’agriculture d’Angers, « il faut absolument continuer à investir dans la police de l’alimentation ! Il faut aussi reconnaître qu’on meurt beaucoup moins d’intoxication alimentaire qu’autrefois. Seuls deux produits de notre agriculture continuent de tuer à grande échelle : le tabac et l’alcool. »
Ces scandales ont-ils permis de réveiller le consommateur ? « Quand on achète des lasagnes à 2 €, on achète de la mondialisation. Quand on choisit des fruits tout beaux au supermarché, en refusant qu’une pie se soit posée sur sa cerise, on achète des pesticides. » L’alimentation ne représente que 12 % de notre budget contre 25% en 1960. L’expert préconise « d’augmenter un peu nos dépenses pour manger mieux. »
Faut-il bannir les plats cuisinés ? « Non, aujourd’hui tout le monde travaille et on a plus le temps de faire les courses et la cuisine tous les jours. Mais les hommes pourraient se mettre un peu plus aux fourneaux, et peut-être que le dimanche soir on pourrait se concocter une soupe pour 3 jours. »
Nous mangeons en moyenne 7 bœufs, 33 cochons et 1 300 poulets dans notre vie, est-ce trop ? « Beaucoup, beaucoup trop ! dit-il. Dans un premier temps la viande a amélioré notre santé, mais aujourd’hui elle augmente le diabète et l’obésité. Pour des raisons écologiques et sanitaires, il faut revenir à l’idée de manger du poisson au moins une fois par semaine. Et avec la viande ce qu’on a fait avec le vin : nous en buvons moins, mais les viticulteurs n’ont pas disparu, ils ont appris à faire du meilleur vin, plus cher, qu’on consomme différemment ! »
Source : Elle
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