C’est en famille que l’on reçoit ses 1ers surnoms. Parfois, ils remplacent même le prénom choisi, à tel point que Jeanne, une mère de famille, s’inquiète de savoir si son petit Victor de 6 mois, finira par répondre davantage à « Loukoum » qu’à son nom. « C’est plus fort que moi, dit-elle. Et le comble, c’est que j’avoue ne pas apprécier quand d’autres personnes lui choisissent des petits noms ».
D’après une psychanalyste, cette réaction n’est pas si paradoxale qu’elle en a l’air. « Si les parents ressentent le besoin de petinommer leur enfant, c’est pour mieux se l’approprier, créer une intimité qui leur est réservée. Dans ces conditions un surnom venu d’ailleurs peut être ressenti comme un kidnapping. »
L’affectif est au cœur du choix d’un petit nom, et pour celui qui le donne, et pour celui qui le reçoit. Et parfois même les surnoms surgissent avant la naissance.
Quant aux inspirations des surnoms, elles en disent long sur les parents qui les inventent. Avec les Chouquette, Roudoudou et autres douceurs, « les parents réactivent leurs tout premiers plaisirs »
Très populaires, les surnoms qui, à 1ère vue, pourraient faire peur : Monstre, Crapaud, Ogre, Diablotin… « Une façon archaïque et ancestrale d’évacuer la peur de ce qui pourrait arriver à ce petit être fragile » nous dit la psychanalyste.
Les Bébé, Chaton, Doudou nous font retomber en enfance : « Le couple réactive les toutes 1ères expériences d’amour reçu étant enfant »
Moins régressifs et plus créatifs, certains s’inventent carrément leurs petits noms. « Ces inventions pures témoignent du fantasme de l’amour unique et indestructible, distinct de celui du voisin. »
Les people ont aussi le droit à leur surnom… certains plus gentil que d’autre : Brindille pour Kate Moss, Bébel pour Belmondo… Flanby pour notre Président et Le Petit Nicolas pour l’ancien.
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