Le démon de la politique aurait-il abandonné Nicolas Sarkozy ? Alors que les sondages lui prédisent une déroute contre François Hollande, quelques confidences lâchées récemment en petit comité mettent le doute dans son camp.
Sans tourner autour du pot, le chef de l'Etat envisage désormais clairement la possibilité d'une défaite. Et, dans ce cas de figure, il affirme qu'il jettera l'éponge, une fois pour toutes : "Oui, c'est une certitude. J'ai 56 ans. La politique, j'en fais depuis 35 ans, j'aurais été président de la République. Si les électeurs en décident ainsi, je mènerais une autre vie. J'ai un métier, je suis avocat, je suis passionné par tout un tas de choses. Vous voulez que je fasse quoi ? Que j'anime la section de l'UMP ?"
En observant comment ses prédécesseurs ont surmonté leur "après Elysées", notamment la déprime de Giscard après sa défaite de 81, le président a tiré une leçon : "Franchement non, je changerai de vie complètement. Vous n'entendrez plus parler de moi ! Je me sens comme si j'avais 22 ans. On peut voyager, je peux prendre des responsabilités dans d'autres domaines, commencer mes semaines le mardi matin et les finir le jeudi soir, je vois ça très bien. L'aiguille, il faut la retirer progressivement."
En voudra-t-il aux Français ? "Non, c'est la règle ! C'est exactement comme si vous pensiez que je dois en vouloir au Bon Dieu si je tombe malade. C'est la vie, réveillons-nous ! Je serais, quoi qu'il arrive, le privilégié qui aura pu, pendant un temps, avoir la confiance des gens, que ce soit pour 5 ou 10 ans"
Ce n'est pas la 1ère fois que Sarkozy envisage l'après-2012. Mais le chef de l'Etat n'a renoncé à rien. Persuadé qu'il reste le meilleur, il juge François Hollande sévèrement : "Un homme habile, mais sans consistance, sans idées, sans convictions".
L'histoire politique de la Ve est faite de surprises, fait-il souvent remarquer. Giscard, Balladur, Jospin, autant de favoris qui ont mordu la poussière : "Ca ne se passe jamais comme on croit."
SOURCE : LE PARISIEN
Commentaires