QUAND LES POLITIQUES SONT "PROFILES"

Le "profileur politique" enquête sur l'homme public en s'immergeant dans son univers familier pour mieux le comprendre. Parfois il se prend même à imiter ses postures, sa façon de parler, pour ressentir ce qu'il ressent.

Pascal de Sutter, professeur de psychologie, et auteur de "Dans la tête des candidats (Ed. Les Arènes) a décrypté la personnalité de F.Bayrou. Pour ça il est allé visiter son ancienne école, l'église ou il est allé prier en famille, fait de longues promenades dans son village de Bordères…

Le but : Mieux comprendre sa manière de penser et anticiper ses comportements.

Toutes les informations recueillies sont ensuite recoupées avec l'analyse du "profilé", à savoir comment son enfance, son parcours, les grands évènements de sa vie expliquent son comportement présent.

L'ORIGINE

Les 1^ers profileurs politiques sont nés après-guerre aux Etats-Unis. La personnalité de Hitler y est pour beaucoup, les dirigeants des grandes nations libérées se demandant comment un tel monstre avait pu émerger. Car la plupart des diplomates l'ayant approché n'y avaient vu que du feu : aimable et poli dans l'intimité, très doux, il ne laissait rien présager de la haine et de la violence qu'il libéra ensuite dans ses discours aux foules.

Des services de profiling politique ont donc été créés, aux Etats-Unis, en Russie et dans plusieurs pays membres de l'Otan mais pas encore en France.

René Zayan, professeur en psychologie politique fait par exemple visionner à ses étudiants pendant de longues séances les vidéos d'hommes politiques en coupant le son. "Le non-verbal compte au moins autant que ce qui est dit dans les discours".

C'est ainsi qu'on découvrira scientifiquement que Marine Le Pen a un score élevé concernant le trait de personnalité "domination" tandis que son axe "ambition" est finalement peu élevé.

Hélène Risser, journaliste politique sur Public Sénat a confirmé scientifiquement ce qu'elle observait de son métier : "J'avais des intuitions sur le comportement de tel ou tel. Par exemple, je trouvais Jean-Luc Mélanchon très soupe au lait durant les interviews, mais tolérant assez facilement que des contradicteurs lui rentrent dedans. Le profiling a confirmé une humeur très changeante chez lui avec une forte réactivité émotionnelle."

SOURCE : LE FIGARO