Les conversations privées sont de plus en plus polluées par la langue de boîte, appelée aussi langage entrepreneurial ou managérial, voire jargon d'entreprise répondant au nom moqueur de "wording".
Cette langue n'est pas faite pour communiquer mais pour entretenir l'illusion que des choses efficaces sont en cours".
ASAP : Abréviation de "as soon as possible" (dès que possible). Totalement incomprhénsible à la 1ère écoute, mais plus chic que : "Tu me boucleras le dossier fissa".
Exemple : "Christophe, tu as intérêt à redevenir l'entraîneur des champions asap"
CASCADER : Retransmettre par succession.
Exemple : "Christophe je te livrerais les axes stratégiques du Grand Morning et tu seras chargé de les cascader ensuite vers nos équipes."
CORPORATE : Le terme est un incontournable des séminaires de team building. Il désigne le fait d'être en phase avec son entreprise.
Exemple : "Quoi, Tu ne viens pas à mon anniversaire, t'es pas corporate."
DECEPTIF : Très utilisé en ces temps de crise, car moins dur que décevant.
Exemple : "J'ai trouvé l'attitude de Christophe avec ce chien très déceptive"
DIFFERENTIEL : Plus brillant qu'un "écart".
Exemple : "Y a un gros différentiel entre ton travail et le mien !"
PILOTER : Plus prestigieux que "diriger"
Exemple : "Bon Christophe, je te laisse piloter l'émission d'aujourd'hui !".
PROACTIF : Encore plus actif qu' "actif".
Exemple : "Phildar soit plus proactif dans ta haine"
TIMER : Séquencer, planifier, dérivé de "to time".
Exemple : "Christophe, qu'est-ce que tu as timé pour tes vacances ?"
WORDING : Soigner le choix des mots.
Préférer "bilanciel" à bilan, "blacklister" à exclure, "confusant" à incompréhensible, "retour" à réponse, "itératif" à répétitif.
SOURCE : LIBERATION
Bonjour,
J'espère que les journalistes dans les journaux écrits et parlés ne cèderont pas à la tentation d'adopter quelques-uns des termes d'un vocabulaire qui n'a pour but pour son usager que de se mettre en avant, se distinguer, se mettre en valeur mais surtout pas de communiquer et d'être clairement compris par son interlocuteur. C'est une manière insidieuse de mettre à l'écart celles et ceux qui ne sont pas initiés. Avez-vous remarqué depuis quelques mois combien le mot "posture" est utilisé à longueur de temps dans les médias ? Ainsi, un homme politique n'a plus une opinion, il a une "posture". C'est par paresse et outrecuidance que bon nombre de personnes ne jugent pas nécessaire de consulter un dictionnaire pour vérifier la définition d'un mot ou pour choisir le meilleur mot pour donner une juste nuance à leur pensée. Désormais, on ne dit plus d'une personne qu'elle est naïve, mais qu'elle "se croit au pays des Bisounours". On appréciera l'économie en mots et la hauteur de la référence culturelle...
Rédigé par : Claude | 03 octobre 2011 à 10:41
Salut
J'ai trouvé ce site super avec un super design , ce site est aussi vraiment enrichissant et m'a appris beaucoup de chose pratique
Merci
Rédigé par : serruriers | 20 octobre 2011 à 20:33