Dans son Big Magouilles qui sortira mercredi prochain (le 22 octobre) chez Stock, la journaliste de Libération Violette Lazard lève le voile sur l’affaire Bygmalion ou comment la campagne de Sarkozy a coûté 40 millions au lieu des 22 autorisés.
Durant plusieurs mois, elle a rencontré ceux qui étaient aux manettes de cette campagne, en première ligne ou en coulisses. A chaque fois, le même son de cloche : une débauche de moyens !
Exemple de cette frénésie de dépenses incontrôlable : le 20 avril, à Nice, à 3 jours du premier tour. Plus de 10.000 militants sont massés à l’intérieur du Palais Nikaia. Dans la loge luxueuse montée pour l’occasion, Enrico Macias et Didier Barbelivien trinquent au champagne Ruinart. Dans les couloirs, l’équipe rapprochée du candidat n’a qu’une inquiétude : que les militants dans la salle sentent l’odeur de truffe. Car oui le menu back stage c’était spaghettis à la truffe et brouillades d’œufs truffe. Question d’image. Coût du buffet réservé à quelques VIP ce soir-là : plus de 11.000 euros, seuls 1.850 seront déclarés.
Mais en 44 meetings, ce qui fera définitivement sombrer les comptes, raconte Violette Lazard, ce sont les dépenses consacrées à la vidéo : 50 à 60% de la facture totale. Du jamais vu. Selon les témoignages, la campagne a été conçue comme un immense « studio de télévision itinérant ». Tout était organisé pour que les images soient reprises dans le 20 heures, et tournent en boucle sur les chaînes d’infos.
Sur l’ensemble des meetings, le réalisateur a lui seul, a touché 60.000 euros hors taxe. Pour chaque meeting, il exigeait la location d’une grue télescopique, pour que la caméra «balaye la foule » : 15.000 euros à chaque sortie. Les services du directeur photo : 5.000 euros par meeting.
Et à cette question : Pourquoi l’entreprise Bygmalion semble en si mauvaise santé ? L’un des témoins interrogé ose une hypothèse : «Pour brasser autant d’argent et ne pas en gagner, il faut être soit une bande de voyous, soit une bande de nuls.»
Source: Libération, Médiapart et le Nouvel Obs
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