Les gestes de François Hollande lors de sa troisième conférence de presse hier, ont trahi quelques sentiments cachés. Un pro de la communication, Stephen Bunard, qui analyse régulièrement la gestuelle du Président, a décrypté son langage corporel et le ton de son discours.
Le Président était-il plus ou moins stressé par rapport à ses précédents discours ?
Le Président n'est pas à l'aise avec son corps, même si ça ne sera jamais pire que Jean-Marc Ayrault ! Il semble toujours amputé du bras gauche, immobile, ce qui prouve son manque de spontanéité. Hier, il a accroché plusieurs mots. Plus que d'habitude. Et au moment d'évoquer la croissance, il avait une moue dubitative, signe que ce n'est pas gagné.
Sur sa spontanéité, y avait-il des passages qui semblaient particulièrement travaillés ?
Il a eu de véritables accents d'empathie en évoquant la fin de vie ou les «valeurs de la République». On le voit à son débit ralenti, sa voix adoucie et ses yeux qui clignent. Mais ensuite, ses mains positionnées en pince reflètent le besoin d'être précis, la volonté de vouloir faire passer des messages. Il était par exemple très préparé à la question sur sa relation avec Julie Gayet.
Justement, tous les observateurs attendaient de voir comment il allait gérer ce moment. Qu'en avez-vous pensé ?
Au moment de la première question sur le sujet, François Hollande avait les lèvres très serrées, rentrées à l'intérieur de sa bouche, signe du besoin de contrôler son discours. Et ses yeux se sont écarquillés. Ce n'était pas de la panique mais simplement un stress de performance. Il avait conscience qu'il jouait gros et qu'il devait rendre des comptes. La bouche en huitre était signe qu'il savait que tout ça n'était pas anodin.
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