En Turquie, la moustache est en passe de rejoindre le
café et les délices sucrés, au rang des spécialités mondialement reconnue.
Au point que les hommes les moins bien dotés par la nature n'hésitent plus à remettre le sort de leur système pileux déficient entre les mains de chirurgiens esthétiques.
À la tête d'un prospère cabinet privé, le Dr Selahattin Tulunay, jusque-là spécialisé dans les transplantations de cheveux, s'est rapidement adapté à cette nouvelle demande.
«Beaucoup d'hommes sont venus me voir en me disant ‘j'ai 40 ans, je suis à la tête d'une grosse entreprise et à l'étranger, on ne me prend pas au sérieux, je veux que l'on voie que j'ai des poils ».
Depuis des lustres, la moustache est effectivement une affaire très sérieuse en Turquie. Un dicton populaire y affirme d'ailleurs qu'un « homme sans moustache est comme une maison sans balcon ».
Rien qu'à Istanbul, on trouve 250 cliniques spécialisées qui se livrent une concurrence acharnée à grands coups de promotions.
La plupart se sont associées à des agences de voyages et proposent des formules qui incluent l'opération et le séjour à l'hôtel de leurs patients, qu'elles prennent en charge dès l'aéroport... Les plus compétitifs proposent des forfaits moustaches à partir de 2000 euros, c’est extrêmement cher pour pas grand-chose mais bien moins qu’en Europe ou aux Etats-Unis.
« Chaque semaine, nous accueillons entre 50 et 60 patients pour une greffe de cheveux, et 5 à 6 pour une greffe de moustaches », se réjouit une chirurgienne « et comme nos résultats sont bien meilleurs qu'avant, nous prévoyons une très grande augmentation des demandes ».
Les chirurgiens esthétiques d'Istanbul n'ont donc pas fini de se friser les moustaches.
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