Rappelons que Jeudi dernier, le confiseur annonçait, dossier de presse à l’appui, la disparition très prochaine de ses mythiques blagues, dorénavant remplacées par des exercices ludo-éducatifs.
La responsable de la communication de la marque justifie les évènements de ces derniers jours par « le besoin d’éprouver la solidité du lien qui unit les Français à notre bonbon »… Un peu léger… « La vérité, comme le dit l’association Résistance à l’agression publicitaire, c’est que Carambar s’est payé une gigantesque campagne de pub sur le dos de la presse.»
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, jusqu’à inquiéter les auteurs de la supercherie eux-mêmes.
En réalité, le confiseur préparait ce tour de passe-passe depuis 6 mois et avait prévu de révéler son secret le 1er avril. Mais « face aux proportions incroyables qu’ont pris les choses, nous avons dû accélérer le calendrier, reconnaît la responsable marketing. Notre boulot dans les prochains jours consistera à rassurer les consommateurs. »
Pas de doute, l’opération communication est réussie. Mais Le Parisien s’interroge sur la méthode, puisque Carambar a délibérément berné toute la presse, et se pose la question : le mensonge est-il désormais un atout commercial assumé ?
En tout cas, on peut comprendre que les journalistes puissent se sentir arnaqués et qu’ils tiendront compte de ce paramètre dans l’avenir.
L’AVIS DE JACQUES SEGUELA, publicitaire, vice-président d’Havas : Selon lui, ce coup de pub mensonger est favorisé par la « société digitale ». « Aujourd’hui, nous accélérons sans arrêt le temps. Tout circule très vite. Et il suffit que ce soit sur le Net pour que ce soit vrai. »
Mais il estime que Carambar a commis deux erreurs. D’abord sur le timing : « La marque aurait dû s’y prendre deux jours avant le 1er Avril pour ne pas avoir à se raccrocher aux branches. » Ensuite, il s’interroge sur le choix stratégique du confiseur. « Une pub qui se transforme en mensonge médiatique, ce n’est jamais bon pour la crédibilité. Sans compter que les médias s’y reprendront à deux fois, à l’avenir, avant de parler de Carambar ! »
Source : Le Parisien / Aujourd'hui En France
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