« Ils sont overbookés,
ils ne tiendront jamais la dead
line ! », « Je trouve les culs de bus un peu borderline, si on veut rester dans la short-list il faut les rendre plus appétent » c’est ce genre
de phrase qui a inspiré la rédactrice Babette Auvray-Pagnozzi, pour son livre
« langue de pub » qui propose un tour d’horizon des tics de langages
propres à chaque professions. Morceaux Choisis :
Les informaticiens abrègent à Haut débit
Le virus de l’abréviation touche tous les informaticiens, de l’intitulé des postes aux missions qu’ils accomplissent les informaticiens usent du jargon sans vergogne.
les DP (directeurs de projets) parlent aux IR (ingénieurs réalisation) en rebootant (redémarrant) leurs ordinateurs avant d’instancier (programmer) les F.A.Q. (frequently asked questions) des F.A.I.(fournisseurs d’accès à internet).
Les pubards carburent à la branchitude
En réunion, il arrive de branler le mammouth (parler pour ne rien dire) en faisant du name dropping (lâcher de noms) au lieu de faire péter le Kadapak (chercher rapidement le carton des maquettes de projets) pour cette annonce trop kitchos ( trop 2nd degré) ayant les setras (seniors traditionnalistes) pour cœur de cible.
Les publicitaires sont présentés comme des monomaniaques passionnés ultra tendance, hype avant la hype. Se comprennent ils eux même ?
La grande distribution se gave d’images crues
Tu peux degerber ta palette avec ton Clark? (retirer de la marchandise d’une palette grâce à un chariot élévateur). Voici le genre de phrases que se lancent les manutentionnaires dans les entrepôts des supermarchés sur leurs TP ( terminaux portables). Mais ils possent aussi des opérations et trient les OVNIS pour remettre de l’ordre dans la came. Leur langage est imagé, plein de bon sens et partagé par tous, d’un bout à l’autre de la hiérarchie !
Les banquiers poétisent le cash-flow
Quand les chartistes (analystes graphiques) jonglent avec les chandeliers japonais (représentation de la variation des cours) et les Adam et Eve (figure indiquant un retournement de tendance), il y a souvent risque d’y avoir de la colle (les titres ne se vendent pas) si un des trader fait un gros doigt (taper un mauvais chiffre en passant un ordre).
Le charabia des salles de marchés s’étend de plus en plus aux conseillers bancaires, qui restent tout de même plus doux dans leurs échanges parlant par exemple de leurs « états du matin » pour la comptabilité quotidienne.
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