Yves-Marie Le Bourdonnec n’est pas un boucher comme les autres. Ses groupies soutiennent que la manière dont il prépare un train de côtes de bœuf mérite le qualificatif d’œuvre d’art.
Mais le Breton de 43 ans veut semer la zizanie dans le monde de l’élevage français. C’est chose faite avec son livre « L’effet bœuf. Et si les vaches mangeaient de l’herbe ? Ce que l’on vous cache sur la viande » chez Michel Lafon.
En substance, voici son message : Français, Française, cessez de croire naïvement que nous vivons dans le pays de la bonne viande. Notre bidoche est de mauvaise qualité. Molle et sans goût. Ce sont les anglais qui font la meilleure viande du monde !
« Ils privilégient les races à viande et font des croisements génétiques pour façonner les vaches qui conviennent le mieux à leur terroir, en fonction de l’altitude, de l’humidité et de la qualité de l’herbe. Ils font de la viande comme nous fabriquons du vin en France. »
Le Bourdonnec revient dans son livre sur le bœuf. « Les Français en sont fous, ils ont une culture des morceaux et de la boucherie exceptionnelle et on leur vend de la mauvaise qualité ». Pour le boucher quand on parle de bœuf il y a 95 % de chances pour que ce soit de la vache. Le «bœuf, c’est un terme générique qui amuse la galerie et qui fait bon chic bon genre.
Enfin Le Bourdonnec tire à vue sur la grand-messe de l’élevage. « Le salon de l’agriculture promeut les vaches body-buildées, qui n’ont pas un pet de graisse. Le juge de paix, c’est l’esthétique et le poids, mais jamais la saveur de la viande. » Et c’est grave, car l’élevage français est en crise. Les bouchers ont tué le métier des éleveurs, qui sont rémunérés au poids de la carcasse, pas à la qualité.
Constat alarmant : le prix du kilo de carcasse n’a pas bougé alors que depuis 1997, les prix au consommateur ont augmenté de 40 % !
SOURCE : LE POINT
Commentaires