On croyait tout connaître de Marilyn Monroe, icône féminine absolue, et puis on tombe sur cette série de clichés en noir et blanc datant de 1955, exposés à la Maison des Amériques à Paris.
Des photos rares pour la plupart, signées Eddie Feingersh, qui montrent la star sous un jour intime, loin des lumières de Hollywood. Elles dévoilent une facette méconnue de la vie de Marilyn, près de 50 ans après sa mort.
Car ces photos ont une histoire. Celle d'une parenthèse d'une semaine à New York pour l'actrice américaine, et de sa rencontre avec un photo-reporter de guerre pour les besoins d'un reportage commandé par le magazine féminin « Redbook ».
Marilyn Monroe est alors au sommet de sa gloire. Elle vient de tourner « Sept ans de réfléxion » et prépare « Les hommes préfèrent les blondes ». « Elle a créé sa propre maison de production et veut échapper à son image de blonde écervelée », précise l'auteur.
Quand on lui propose d'illustrer « la femme américaine indépendante », Marilyn saute sur l'occasion, et avec Eddie Feingersh, un des reporters les plus en vue du moment, une immédiate complicité naît entre eux.
Durant une semaine, il accompagne la star partout (dans sa cuisine, les salons d'essayage d'un grand magasin, les coulisses du Madison Square Garden, les bars de Manhattan) et l'immortalise dans ses moment d'intimité.
Le photographe travaille sans flash, inhabituel pour des clichés de stars.
Une de ces images deviendra célèbre (Marilyn et son flacon de parfum) grâce à une publicité Chanel.
Après la parution du reportage, Eddie Feingersh perd le goût de son métier, à l'âge de 35 ans. Il mourra dans l'anonymat quelques années plus tard. Un an avant le décès de Marilyn. Aucun des 2 n'atteindra jamais la quarantaine.
Et les photos de cette semaine particulière ont elles aussi disparu après la faillite de l'agence qui employait Feingersh. C'est seulement 25 ans plus tard, en 1987, qu'un collectionneur américain découvre par hasard, dans un hangar de Brooklyn, une enveloppe contenant une 100aine de négatifs. L'album souvenir de l'escapade new-yorkaise de Marilyn.
Exposition jusqu'au 7 Octobre, galerie de la Maison des Amériques, Paris VI
« Une blonde à Manhattan », Adrien Gombeaud, Ed. Le Serpent à plumes
SOURCE : LE PARISIEN (DIMANCHE)
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