Ce serait le rêve ultime du patron de presse moderne : ne plus payer les journalistes qu’en fonction du nombre de gens qui les lisent vraiment. Un rêve qui est déjà une réalité aux Etats-Unis : de plus en plus de sites Internet sont en train d’expérimenter ce modèle.
Il y a un groupe de média assez important, le Gawker Media qui par exemple propose à ses nouveaux contributeurs 5 dollars pour 1 000 visiteurs uniques.
Un autre exemple, thestreet.com, consacré à la bourse, prévoit 50 dollars pour 60 000 pages vues par semaine. Une pratique déjà utilisé par Forbes depuis quatre ans.
Pour un prof de journalisme, tout ça n’a rien d’étonnant, « les auteurs de livres sont bien rémunérés au nombre d’exemplaires qu’ils vendent. » Il pense même que les quotidiens régionaux se lanceront surement dans l’aventure du clic.
Mais le problème, c’est que le journalisme au chiffre n’est surement pas gage de qualité. Payer au trafic revient à valoriser le sensationnel ou la quantité. Une preuve : même sur le site du très respecté New York Times, un des articles les plus populaires de ces dernières années ne parlent pas d’Obama, de la guerre, ou de sa réforme sur la santé mais d’une recette de pan sans pétrir.
Pourtant, ce modèle basé sur le clic ne devrait pas être l’avenir. Les sites auront toujours plus besoin de récolter des informations personnelles sur nous plutôt que de courir après des clics. Pourquoi ? Parce qu’on va plutôt vers un nouveau modèle de pub sur mesure. Par exemple, si le site du New York Times est bien fait, il sait que je prévois d’aller à Liverpool bientôt et il va m’adresser des pubs pour des billets pour Anfiel, ou des bonnes adresses de resto etc…
SOURCE : LIBERATION
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