Lancée en janvier, la polémique « Vincent Maraval » a troublé la quiétude de ces agents très secrets. Rouages indispensables de l’industrie du cinéma, on ne les voit jamais.
A la différence des producteurs, réalisateurs, scénaristes ou directeurs de casting, leurs noms ne figurent ni au générique des films ni sur les affiches. Sur les marches du Festival de Cannes, ils se tiennent en retrait, derrière les acteurs. Evoquer leurs influences est même un tabou.
La preuve lors de la promotion du film Les Gamins, en avril, Alain Chabat confiait aux journalistes avoir accepté son rôle sans hésiter. « En réalité, corrige son agent, j’ai dû insister longuement pour qu’il lise ce scénario. »
A part Jean Dujardin, qui a confié ses affaires à son frère et Michel Piccoli, on ne trouve plus un comédien français sans agent.
Aujourd’hui entre lecture de scénario, conseils juridiques, lobbying auprès des producteurs, prospection pour dénicher des talents… les agents sont devenus de vrais couteaux suisses.
Leur rôle principal ? Peser dans la décision du directeur de casting et mettre en relation comédiens, producteurs, réalisateurs. Le jeu consistant à placer tout ce petit monde dans un même film. Il faut conseiller l’artiste sur le choix des scénarios à lire, les films à accepter. Et il faut aussi rassurer les comédiens qui ne tournent pas.
Puis vient le nerf de la guerre : la négociation. Tout est discuté, de la taille du nom sur l’affiche aux modalités pratiques de tournage dans le contrat (voiture exclusive, loge, hôtel…), jusqu’au principal : le salaire.
Au nom de l’acteur, ils négocient avec le producteur un montant fixe auquel peut s’ajouter un intéressement au succès du film. Pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Jamel Debbouze avait un salaire fixe de 838 000 € et, en cas de succès, une prime de 15 centimes d’euro par ticket vendu au-delà de 8 millions de spectateurs. Le film ayant dépassé 14 millions d’entrées, le comique a touché le jackpot : 2 millions d’euros.
Son agent raconte : « Quand Jamel a reçu le Prix d’interprétation à Cannes pour Indigènes, il m’a remercié, avec beaucoup d’humour, de l’avoir fait passer du RMI à l’ISF »
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