Comme il est d’usage lors
des disparitions de grandes figures historiques, (presque) le monde entier
pleure la disparition de Margaret Thatcher, qui s’est éteinte hier, à l’âge de
87 ans… à part peut-être les Français. On se souvient du refrain assassin de la
chanson de Renaud « Miss Maggie » : « Dans cette putain d’humanité, les assassins sont tous des frères, pas
une femme pour rivaliser, à part peut-être Mme Thatcher. »
C’était les années 1980, chez nous la gauche de Mitterrand était au pouvoir, le temps était aux nationalisations. De l’autre côté de la Manche, la Dame de Fer prônait un libéralisme pur et dur, cassait les reins aux syndicats, et fermait les mines.
Mitterrand, qui la respectait autant qu’il la redoutait, disait d’elle qu’elle avait « la bouche de Marylin et le regard de Caligula ».
Elle avait aussi le don d’exaspérer ses pairs, paralysant plus d’un sommet européen par son entêtement à réclamer ses sous. Au point que Jacques Chirac, alors Premier ministre, explosa à propos d’une négociation, en oubliant que son micro était resté ouvert : « Mais qu’est-ce qu’elle veut cette ménagère ? Mes couilles sur un plateau ? »
Sur la scène internationale, elle ne cède rien à personne. Avec les Européens, les relations sont tendues, et encore plus avec les Français. Elle a aussi eu des mots avec Giscard dont elle ne supportait pas le côté guindé. Un jour à l’Elysée, le chien du Président commence à mâchouiller le célèbre sac de Thatcher. « Cet animal est un cadeau de la Reine d’Angleterre », s’excuse Giscard. Ce à quoi rétorque la Dame de Fer : « je vois qu’il a reçu une éducation Française. »
Thatcher a souvent aussi braqué son propre peuple. Hier le site Internet du quotidien de droite « The Telegraph » a dû fermer l’accès aux commentaires devant l’afflux massif de messages haineux.
L’auteur d’une biographie sur la Dame de Fer rappelle qu’en 1979, quand elle devient la 1ère femme Premier ministre du pays, « la situation est très mauvaise, presque similaire à celle de la Grèce aujourd’hui. »
SOURCE : LE PARISIEN / LIBERATION
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