Quelques mois après avoir été remercié par Canal +, Ollivier
Pourriol, ex-chroniqueur culturel du« Grand
Journal » revit. Il a
écrit un livre, On/Off à charge
contre son ancienne émission. A
l’entendre, cet amateur de poésie sortirait d’une saison en enfer. Appâté par
un salaire rondelet, plus de 10 000 € brut par mois, il s’était laissé
tenter. Mais n’a jamais réussi à s’intégrer. Il faut dire que la place de la
culture dans les médias à bien changé.
Au début des années 1980, « Apostrophes », la mythique émission littéraire de Bernard Pivot, réunissait jusqu’à 3 millions de téléspectateurs. Son équivalent actuel, « La Grande Librairie » sur France 5, en rassemble 10 fois moins.
Bernard Pivot apporte son explication : « On l’a oublié, mais longtemps, les journaux n’ont pas eu le droit de publier les sondages d’audience des émissions. Comme ces chiffres n’étaient pas publics, la course à l’Audimat n’existait pas. Du temps d’Apostrophes, je ne m’en préoccupais pas du tout. Avec la multiplication des chaînes, la concurrence s’est accrue, ce qui a rendu la tâche de mes successeurs plus difficile. »
Mais maintenant un nouveau critère, et pas des moindres, fait son apparition : pour espérer pouvoir parler de son livre mieux vaut être doté d’un physique avantageux. « Vous n’imaginez pas à quel point c’est vrai ! s’offusque une attachée de presse. Ca entre même dans l’inconscient des éditeurs au moment où ils décident de publier un livre. » « Parfois même au détriment du fond », déplore Olivier Pourriol.
Il raconte entre autre dans son livre, ce que lui répond un autre chroniqueur quand il lui demande s’il lit tous les livres : « Moi j’ai un truc infaillible. Je lis la 1ère page, la dernière et la page 100. Comme ça je connais le début, la fin, et si on parle du livre je parle de la page 100. Quelqu’un qui arrive à la page 100, c’est qu’il a lu le livre. »
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