Lasagnegate,
horsegate
(heureusement pas de A-gate)… la
presse ne nous parle que des scandales à répétition dans nos assiettes… Mais
qu’en est-il vraiment ? Le Nouvel Obs publie un dossier très complet cette
semaine : la vérité sur ce que vous mangez…
On plonge donc dans la petite cuisine de l’agroalimentaire. A en croire l’article, utiliser le minerai de bœuf ou de porc (un substrat de viandes, de chutes, de collagènes, de brouillis d’os et de nerfs) pour ses lasagnes, hachis et autres plats surgelés serait une pratique courante… Une vilaine recette de l’industrie alimentaire obsédée par les marges. Et l’astuce est simple. Le minerai de bœuf étant plus cher et plus gras, en le mixant avec du cheval, plus maigre, on lui donne un meilleur aspect, plus rouge. Et cerise sur le steak, c’est moins cher !
Selon Jocelyne Porcher, chercheuse à l’Inra, la fraude est généralisée, énorme, mais il n’y a aucun problème sanitaire. Et le « sourcing » reste presque banal : on s’approvisionne à moindre coût sur toute la planète en mixant tomates chinoises pour la sauce, gras de porc espagnol et bouts de poulets d’Ukraine mélangés à des morceaux brésiliens et thaïlandais…
Et quand ce n’est pas ça, on utilise des «PAI » (Produits Alimentaires Intermédiaires). Un nom complexe qui englobe additifs, arômes artificiels, émulsifiants ou agents de textures qui donnent à votre moussaka au minerai un (vague) goût de moussaka. Un autre arôme et, magie, vous aurez un goût wok asiatique.
Cela sans compter sur l’influence des hypermarchés qui dictent leurs lois aux producteurs. Ils imposent par exemple que leurs côtelettes ou filets soient proportionnés au gramme près pour entrer dans les barquettes sous plastique. Et ça va empirer avec l’essor du « drive », il va falloir adapter les produits aux cartons plats.
Alors si Findus, Carrefour et Intermarché se sont engagés à davantage de transparence dans la composition de leurs plats préparés pour limiter les dégâts du Lasagnegate, dans la pratique, ce sera dur à appliquer.
Les chaînes d’approvisionnement sont devenues si longues qu’il est impossible pour les industriels de tout détailler sur les étiquettes… à moins qu’elles ne dépassent de leurs barquettes.
SOURCE : Le Nouvel Observateur
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