Avant le 18ème siècle, l‘enfant ne suscite guère l’intérêt des adultes. On se contente de lui apporter les soins de base nécessaires, sans plus.
Ce n’est qu’à la fin du 18ème siècle que l’on commence à le considérer comme un adulte en miniature. L’enfant devient alors un sujet à part entière.
Il est désiré, écouté et focalise progressivement tous les espoirs de ses parents. Et avec Mai-68, finie la toute-puissance paternelle.
L’éducation autoritaire décline, ouvrant la voie à davantage de dialogue et de compréhension. La nouvelle génération de parents donne désormais la priorité à l’écoute des désirs de l’enfant et au respect de sa personnalité. Plus question de prendre une décision sans lui demander son avis, ou de décréter une sanction sans lui expliquer.
Les adultes s’investissent à 100 % dans l’éducation de leur progéniture. Aujourd’hui 66% des enfants pratiquent une activité extrascolaire, et 2 millions d’élèves prennent des cours de soutien.
Mais « l’enfant personne » est aussi devenu un acteur économique à part entière. Aujourd’hui, 25 % des 8-12 ans possèdent un téléphone portable, 25 % ont une télé dans leur chambre, 35 % un lecteur MP3.
Question argent de poche, les petits Français recevraient 2 milliards d’euros d’argent de poche par an. Et quand la crise est là, seules les dépenses destinées aux enfants ne bougent pas.
Surstimulé, surinformé par l’école, la télévision ou Internet, l’enfant grandit plus vite, et rentre dans l’adolescence vers 8-9 ans. Du coup il veut décider pour lui. Ce qui provoque à la fois de la fierté et une grande anxiété chez les adultes, qui ont de plus en plus de mal à lâcher leur petit. D’où le paradoxe : Alors que l’enfant a gagné en autonomie, il a perdu en indépendance et en liberté d’aller et venir. Aujourd’hui, 20 % des élèves du primaire vont seuls à l’école. Il y a 30 ans, la proportion était inverse.
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