Les tics de langage sont agaçants, surtout ceux des autres, car bien sur les nôtres, nous ne les entendons pas !
Un sémiologue, un psychanalyste et un chroniquer décryptent ces manies langagières.
- Ponctuer ses phrases par un « d’accord ?» :
Exemple : « Christophe, tu vas arrêter de taser des dauphins, d’accord ?/ Christophe, Jeudi tu as le concert de Guillaume Grand, d’accord ? »
L’avis des spécialistes : C’est une jolie expression d’un message paradoxal : normalement « d’accord ? » signifie : « Es-tu d’accord avec moi ? » … Mais ici, il est employé pour des choses qui ne se discutent pas. C’est une façon de faire comme si on négociait… sans rien négocier !
- Lier ses phrases par « en fait » (donc, en effet) :
Exemple : « Je ne suis pas sûr en fait de pouvoir me rendre à mon rendez-vous »
L’avis des spécialistes : Ce n’est pas toujours facile de parler, alors ces petits mots nous servent de béquilles, le temps de trouver nos mots. Et il arrive qu’on remplisse le vide de la pensée par des mots qui font chic.
- Au milieu de phrase, on place un « tu vas me dire »…
Exemple : « On part à la montagne cet été, tu vas me dire, on n’est pas sûr de la météo »
L’avis du chroniqueur : Certains mots comme celui-ci, sont là pour monopoliser la parole. Les hommes politiques, pour ne citer qu’eux, aiment se poser eux-mêmes une question et y répondre. Ca fait pédagogique et ça évite de répondre aux vraies questions.
L’avis du psychanalyste : Ce tic est typique d’un faux dialogue : l’interlocuteur est exclu de l’échange puisque celui qui parle semble dire : « Je peux lire dans tes pensées ».
- On termine avec le fameux « c’est clair » ou « c’est juste pas possible »
Le tic est un signe d’appartenance. Dire : « C’est clair » signale qu’ « on en est ».
Pour le psychanalyste, dans une époque où tout est complexe, ce tic signifierait qu’on ne s’embarrasse pas de doutes. Mais ces expressions à la mode ne disent rien du sujet qui parle.
SOURCE : VERSION FEMINA
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