Facettes multiples d’un homme qui sombre vite dans la parano, le livre Off nous ouvre donc les portes d’une personnalité complexe, profondément solitaire, provocatrice, obsédée par l’idée de ne ressembler à personne d‘autre. Ce qu’on apprend :
SUR JUPPE « Cet énarque normalien n’a aucun respect pour ceux qui n’ont pas fait l’inspection des finances… »
Nicolas Sarkozy a le jugement souvent expéditif. Mais Alain Juppé, lui, mérite un traitement à part. C’est le seul qu’il ai qualifié devant les auteurs du livre, et à plusieurs reprises, de « fou ». Il a quand même signalé à l’intéressé qu’il lui faudrait trouver un psy d’urgence !
SUR L’ARGENT
Lors du dernier rendez vous entre le Président de la République et les 2 journalistes, qui se déroule le 19 mai 2008, l’humeur est tendue. Il les reçoit pour boire un café à l’Elysée.
Il ouvre la séance sur ce commentaire « Je suis heureux d’avoir contribué à ce que vous deveniez riches ! ».
Lorsqu’est évoqué la possibilité qu’il ne soit pas réélu en 2012, il répond « Je peux faire autre chose que président. Contrairement à mes prédécesseurs, j’ai un vrai métier, je suis avocat et un jour, je pourrai le reprendre, ce métier, je serai encore jeune, j’aurai une autre vie et de l’argent »
Toujours sur l’argent : « Quand Chirac était là, vous ne l’interrogiez jamais sur l’argent. Et pourtant il s’en foutait plein les poches, le Chirac. Alors les belles âmes, elles étaient où, les belles âmes ? Elles se réveillent pour me faire la morale. Mais c’était avant qu’il fallait se réveiller. Sauf que mes prédécesseurs pour vous, c’était des intouchables : des pères nobles ! Ah vous me faites rire. »
RENDEZ VOUS DANS LE JARDIN
Les 2 journalistes arrivent Place Beauvau pour rencontrer une nouvelle fois Sarkozy pour parler de sa politique. Ils marchent vers lui, dans le jardin. Sarkozy est allongé sur une chaise longue, torse nu, mal rasé, ceinture du jean entrouverte, lunettes noires (des Rayban Aviation), le dernier quart d’un cigare entre les dents. « ça ne vous dérange pas si je reste torse nu… Il fait beau, on est entre potes… Et soudain, il se rapproche d’eux et leur dit : « Les mecs, vous me connaissez, vous depuis longtemps, vous savez bien que je ne suis pas un clébard […] c’est incroyable ce qui se raconte sur moi à Paris, dans les dîners et ailleurs que je les saute toutes. C’est quoi ces conneries ? Qui m’en veut à ce point ? Qui veut me salir ? »
LA METAPHORE DU CIGARE
Nicolas Sarkozy a appris le cigare. Il en fume, et collectionne des humidificateurs en bois précieux. « J’ai du goût, n’est ce pas, et je suis fier de mes boîtes ». Mais voilà, quand il fume lui-même, il n’en propose pas. Un tel geste ne lui vient pas à l’idée. Sauf que l’art du cigare exige l’inverse, le partage !
Nicolas Sarkozy est un solitaire qui s’est fondu et perdu dans l’isolement de l’Elysée. Il n’en souffre pas ; il en jouit. Il ne partage rien. Pas même un cigare…
SOURCE : MARIANNE
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